Mercredi 30 Novembre
J'ai longuement hésité. Surtout lorsque je me suis aperçu que demain était le 1 décembre, journée mondiale de lutte contre le SIDA. Mon débat interne était de savoir s'il pouvait être considéré comme criminel de communiquer des chiffres à priori rassurant sur le VIH.
Parce qu'il ne faut pas se leurrer si de tels chiffres, pourtant officiels, ne sont pas connus du grand public c'est bien dans une logique de ne pas rassurer la population à ce sujet. Certainement de peur que cette dernière développe un laisser-aller dévastateur.
Et puis, je me suis demandé si la lecture de ces chiffres avait modifié mon propre comportement. En réalité non, je ne suis sans doute pas assez inconscient pour remettre ma vie entre les mains de statistiques, et surtout pas assez con pour utiliser ces dernières pour justifier un quelconque rapport non-protégé.
Les chiffres en question portent sur les probabilités de transmission en cas de rapport non protégé avec un séropositif. La source est celle du ministére de la santé :
Anal réceptif : 5 à 30 pour 1000.
Vaginal réceptif : 0,3 à 0,7 pour 1000.
Vaginal insertif : 0,2 à 0,5 pour 1000.
Anal insertif : 0,1 à 1,85 pour 1000.
Oral réceptif ou insertif : quasi nul.
Comme expliqué ici, avec un partenaire de statut HIV inconnu, il faut multiplier ce risque par la probabilité que cet inconnu(e) soit HIV positif, soit 1 sur 1000 dans la population générale.
Ce qui porte à un sur un million le risque de contamination pour un rapport hétérosexuel classique avec un partenaire non-bisexuel, non-toxicomane.
Au travers de ces chiffres que certains trouveront sans doute "rassurants" (personnellement, j'avais en tête un risque de transmission bien au delà des 50% pour un rapport non protégé avec un séropositif), le but n'est pas de démobiliser vis à vis de l'épidémie, qui, ne l'oublions pas, est loin d'être affaiblie, mais juste de rassurer un peu ceux qui attendent fébrilement leurs résultats. Je ne sais que trop bien à quel point cette attente est insoutenable.