Vendredi 05 Septembre
Mon collège était un collège que l'on pouvait appeler de "difficile" et il y a peu de chance que cela se soit arrangé depuis. Je n'y étais pas malheureux, les journées avaient simplement cette petite touche de crainte de l'autre dans un soucis de préservation de son anonymat. En gros, ne pas attirer l'attention, pour ne pas s'attirer des emmerdes.
Avec du recul, et bien que je ne les porte pas dans mon coeur, je pense que les plus à plaindre étaient les enseignants. Qui a-t-il de plus décourageant que d'essayer de faire son métier dans de telles conditions ?
Le sentiment d'inutilité devait tout de même effleurer la prof de musique, quand, demandant à l'assistance qui avait appris sa partition de l"Hymne à la Joie" à la flûte à bec, la seule réponse qu'elle avait en retour était le brouhaha incessant de la classe ; sachant que les rares élèves qui avaient appris leurs partitions (ceux dont les parents vérifiaient encore le 'cahier de texte', et qui avaient eu la bêtise de le marquer), n'osaient pas faire part de leur exploit, tant les moqueries du banc du fond auraient été lourdes de conséquences.
Quoi qu'il en soit, j'ai tout de même réussi à y passer 4 ans de ma vie, tant bien que mal.
Aujourd'hui mon collège a été démoli. C'était le dernier collège 'Pailleron' de France (vous savez, ceux qui brûlent comme des châteaux de paille). Un collège flambant neuf, rebaptisé pour l'occasion, a été hérissé juste à côté. Je n'aurai jamais cru que cela puisse me toucher. Mais voir ces amas de gravas, reconnaître un morceau de mur, de porte, une fenêtre. C'est con, mais j'avoue avoir eu cette petite boule entre mes 2 absences de pectoraux.
Tchao Mauvert.