Mercredi 21 Septembre
J'ai une crainte dans ma vie, c'est de me laisser enfermer à mon propre piège. Bloqué dans la cage que je me suis construite. Je ne sais pas s'il existe des gens qui peuvent supporter la solitude à long terme sereinement, mais ce dont je suis sûr c'est que je ne suis absolument pas fait pour ça.
J'ai besoin de vivre, de courir, de pédaler, de voyager, de parler, de rencontrer, d'observer, de partager, de toucher, de sentir, de caresser, de goûter, de douter, de penser, d'agir, d'être et d'avoir. J'ai besoin de tout ça, mais les rails sur lesquelles je suis posé ne me permettent pas toujours de le faire dans les mêmes proportions que je le voudrais.
Je ne peux plus rester seul dans mon appartement, au risque de m'y perdre et de trop penser. La solitude fait penser et se poser des questions qu'on ne voudrait pas se poser. J'ai besoin de voir du monde tel un leurre sur ma propre existence. Alors j'appelle, je vois, je rencontre, je parle, je partage mais pas autant que j'ai à donner.
Alors le reste, cette énergie non dépensée vers l'extérieur se retourne contre moi le soir, seul dans ce lit que personne n'a pu réchauffer et sans personne à réchauffer. Ce rabe, ce surplus alimente cette petite boule d'interrogation, ces envies de tour du monde et cette vie d'excès. La pellicule solide de la raison retient pour l'instant le liquide fluorescent de la folie douce.
Mais au bruit, j?ai l?impression qu?elle se fend?