Mardi 04 Octobre
Un des défis du quotidien c'est de gérer ses différents états d'esprit avec leur lot de paradoxes. En effet, vu que nous ne pouvons pas renier aujourd'hui les propos d'hier tenus en public, il faut les adapter à la situation actuelle même si les deux peuvent être en totale contradiction.
Mise à part une bonne vieille dose de schizophrénie, il faut donc jongler et lisser tous nos propos et toutes nos actions. Parfois il faut forcer un peu, faire un peu de déni, ou prier pour que quelques personnes oublient certains de vos délires nocturnes. Un vrai challenge.
Je me dis parfois que tout serait plus simple si l'on pouvait faire abstraction de certaines choses, mettre entre des parenthèses perméables certains moments privilégiés de notre vie, même si ils sont en désaccord avec nos dires ça et là. Ou même carrément faire croiser et alterner deux manières d'être sans qu'elles ne déteignent l'une sur l'autre.
La plupart des gens arrivent ainsi à s'auto-gérer à la limite du dédoublement de personnalité. Mais étrangement, il est beaucoup plus difficile de tolérer les mêmes mécanismes chez autrui. L'exclusivité est flatteuse pour l'égo, mais absurde en dehors d'un contexte fusionnel.
Pourquoi ne pas prendre uniquement ce que les autres ont à vous donner ? Pourquoi ne pas garder ces soirées privilégiées, ces sourires, ces clins d'oeil, ces délires, ces regards, ces complicités pour soi ? Pourquoi tout balayer d'un revers de main au moindre paradoxe ? J'ai la naïveté de croire à la sincérité de ces moments et la bêtise de penser que s'ils se produisent une fois, un soir, un week-end, plusieurs années, c'est qu'il pourront se reproduire, si le contexte le permet, à un autre moment, parenthèses ou pas parenthèses.
Jeudi 29 Septembre
Dans chaque début de commencement d'un début de pseudo relation, quelle soit fantasmée ou réelle, il y a cette petite boule dans le ventre. En fait pas exactement dans le ventre, légèrement plus haut presque au niveau du coeur, mais bien centrée.
Cette petite boule qui fait perdre la tête, qui fait mal, qui rend jaloux, qui rend heureux, qui fait pleurer et qui fait parfois aimer. Cette même petite boule qu'on a tant de mal à gérer quand elle arrive pour la première fois, celle qui fait apparaître des visages de l'autre un peu partout, celle qu'on prend souvent à tort pour de l'amour, celle qui peut rendre fou et qui peut mener à des actes irraisonnés.
Elle n'est bien souvent que le principal symptôme d'un sentiment de manque, d'une attirance physique, d'une complicité perdue ou voulue, mais elle est intrinsèquement liée au syndrome de la nouveauté ou du renouveau. Et de ce fait, je la considère comme une drogue dure avec les mêmes mécanismes : On a beau savoir que ça ne sert à rien et qu'on en tirera rien de nouveau, on court après le premier trip sans jamais pouvoir l'atteindre.
Qui n'a jamais eu la nostalgie de ses premières tentatives amoureuses ? Celles qui vous font rentrer chez vous en vous répétant inlassablement que nous n'êtes qu'une merde ne n'avoir pas eu le courage de lui faire votre déclaration. C'était des moments durs et cruels à vivre au présent, qui perturbaient les nuits et les jours. Mais malgré tout, la nostalgie existe belle et bien.
Et le pire, c'est que plus l'autre vous résiste, plus ce sentiment prend possession de vous, de vos actes et de vos principes.
Serions-nous maso ?
.. ça concerne tout le monde. Ou presque.
Lisez, déduisez, et faites tourner. Surtout si vous voulez continuer à utiliser votre Ipod ou votre Freebox...
Mercredi 28 Septembre
J'ai un problème avec les pingres, les radins et les avares. Dans mon esprit leur place est tout près de celle des voleurs. Cela doit sans doute être directement lié au fait que je n'arrive absolument pas à comprendre leur logique. Ou pire, que j'ai peur de comprendre l'égoïsme absolu qui amène à pourrir une soirée parce que l'on refuse de lâcher les 95 centimes d'euro qui séparent le prix au détail de la division euclidienne simple du total. Ou demander de ramener les 2 canettes de bières qu'il reste du pack de 6 que l'on a apporté. Ou encore plus généralement, compter, pinailler, rechigner, etc...
Je me demande parfois, dans certains cas extrêmes quelle est la part de calcul volontaire et de nonchalance naïve ? Quels sont les mécanismes qui poussent à profiter et à grappiller le maximum autour de soi, sans rien vouloir rendre en retour ? Je ne parle pas ici des cas extrêmes de difficultés financières, mais bien d'un comportement au quotidien. Même s'il arrive parfois que la frontière soit trouble tant cette excuse est utilisée comme prétexte à tous les abus.
Face à de tels comportements, souvent je souris, parfois je m'agace, quelques fois je m'énerve, mais je n'ai pas encore eu le courage d'affronter le radin entre 4 yeux, le pousser au fond de ses retranchements. Sans doute parce que je sais d'avance qu'une telle discussion serait vaine. Alors je laisse faire, trouvant la situation bien souvent d'avantage pathétique qu'autre chose.
Mais tout de même, quelle prétention de penser que l'on n'a pas besoin des autres. Quel affront que de mettre la priorité sur un pourcentage de son patrimoine plutôt que dans la relation avec les autres !
En fait voilà, poussons la logique du radin à l'extrême : Vaut-il rester tout seul avec son fric entassé ou investir un 1% de ses revenus dans des erreurs d'arrondis et autres avantages en nature laissés chez autrui ?
Ces aberrations comportementales sont un mystère pour moi. J'espère un jour mettre précisément le doigt sur cette logique qui m'échappe pour peut-être pouvoir éviter l'ulcère.
Lundi 26 Septembre
En fait, Paris, ça a du bon parfois ...
Ce qui est rageant avec les petits échecs ou honte de la vie quotidienne c'est l'instantané que les témoins de votre loose retiendront de vous, puisque les occasions de vous rattraper ou de vous en sortir plus ou moins la tête haute se font le plus généralement très rares. C'est logique, presque trop humain, nous généralisons. Nous avons une facilité déconcertante à mettre les gens dans des petites cases, et ainsi s'attacher à la moindre de leurs faiblesses.
Si ajouté à tout cela, il se trouve que cet alèas est imprévisible, unique voir très loin de vos convictions propres, ou pire encore qu'il vous est déjà arrivé de vous moquer d'autrui en pareilles circontances, on obtient un clin d'oeil de la fatalité cruel mais peut-être mérité.
Alors vous acceptez cette fatalité avec humour, vous souriez, haussez les épaules, et vous vous moquez de vous-même, un peu.
Non, en fait le plus rageant dans ces petites looses de la vie quotienne c'est lorsqu'elles entraînent avec vous d'autres personnes qui s'en seraient bien passées. Et là vous ne pouvez que sourire bêtement en tentant tant bien que mal de vous rattraper aux branches qui craquent malheureusement sous votre poids.
Note pour plus tard : Penser au régime.
Vendredi 23 Septembre
Les rapports humains me fascinent. Je dois passer plusieurs heures par semaines à analyser ce qu'il se passe autour de moi en essayant de comprendre et d'anticiper les comportements qui m'entourent. Parfois je tombe juste, parfois je me vautre royalement. Mais une chose est sûre, je commence à me connaître un tant soit peu et à anticiper mes propres réactions.
Cependant, ce qui me chagrine le plus c'est de ne pas pouvoir les contrôler. Je m'analyse sans pouvoir intervenir sur mes propres décisions. Même si je sais que tel ou tel comportement pourra m'être préjudiciable, je ne peux être que spectateur de certaines de mes actions. Le chemin entre la prise de conscience de certains de mes automatismes et leurs modifications semblent bien tortueux.
Je n'ai aucune notion en psychologie ou autres études comportementales. Je ne me base uniquement sur l'empirisme de mes constatations. Il se trouve juste que je suis dépendant de mes émotions et de mes sentiments, et que certains semblent incontrôlables, malgré tout le recul et la décortication que je peux leur apporter.
Parfois ça m'effraye d'être à ce point le pantin de choses que je ne peux diriger, mais il est tout de même rassurant de ne pas être fait que de froide raison.
Jeudi 22 Septembre
Avant quand je rentrais le soir, j'appréhendais de trouver ma porte ouverte et mon appartement retourné.
Maintenant, quand je rentre le soir, j'espère que quelque chose aura bougé preuve d'une autre vie que la mienne dans ces murs.
Avant je râlais parce qu'on avait mangé toute ma glace Häagen-Dazs aux oréos.
Maintenant, je sors machinalement et inutilement deux cuillères en même temps que le pot.
Avant il arrivais parfois que ça sente le café et le pain grillé le matin.
Maintenant il arrive souvent que ça sent la fumée de cigarette froide de la soirée de la veille.
Avant je frissonnais quand elle plantait ses deux pieds nus glacés entre mes cuisses dès que je rentrais dans le lit.
Maintenant mon bras cherche à l'aveuglette pendant mon sommeil quelqu'un à réchauffer à coté de moi.
Mais tout ça n'est rien par rapport à l'ultime avantage du quotidien : Je me baisse vachement moins souvent pour relever la cuvette des WC !
Mercredi 21 Septembre
J'ai une crainte dans ma vie, c'est de me laisser enfermer à mon propre piège. Bloqué dans la cage que je me suis construite. Je ne sais pas s'il existe des gens qui peuvent supporter la solitude à long terme sereinement, mais ce dont je suis sûr c'est que je ne suis absolument pas fait pour ça.
J'ai besoin de vivre, de courir, de pédaler, de voyager, de parler, de rencontrer, d'observer, de partager, de toucher, de sentir, de caresser, de goûter, de douter, de penser, d'agir, d'être et d'avoir. J'ai besoin de tout ça, mais les rails sur lesquelles je suis posé ne me permettent pas toujours de le faire dans les mêmes proportions que je le voudrais.
Je ne peux plus rester seul dans mon appartement, au risque de m'y perdre et de trop penser. La solitude fait penser et se poser des questions qu'on ne voudrait pas se poser. J'ai besoin de voir du monde tel un leurre sur ma propre existence. Alors j'appelle, je vois, je rencontre, je parle, je partage mais pas autant que j'ai à donner.
Alors le reste, cette énergie non dépensée vers l'extérieur se retourne contre moi le soir, seul dans ce lit que personne n'a pu réchauffer et sans personne à réchauffer. Ce rabe, ce surplus alimente cette petite boule d'interrogation, ces envies de tour du monde et cette vie d'excès. La pellicule solide de la raison retient pour l'instant le liquide fluorescent de la folie douce.
Mais au bruit, j?ai l?impression qu?elle se fend?
Dimanche 11 Septembre
On pourrait croire que les gens d'#echoes n'ont rien d'exceptionnels. Des jeunes blogueurs ordinaires, et une rencontre de plus entre ces gens d'horizons presque divers n?a rien de bien particulier par rapport à n?importe quelle autre rencontre communautaire virtuelle comme il s?en déroule des centaines toutes les semaines.
On pourrait croire que c'était mieux avant, que cette petite communauté s'essouffle et que rien de bien nouveau n'arrive sous le soleil bloguesque francophone.
Peu importe, je l'ose et je le revendique, les gens d'#echoes sont tout à fait insolites et mérite d'être (re)connus ! Ces personnalités aussi fragiles qu'orgueilleuses se croisent et me passionnent. Non pas en tant que spectateur, mais bien en tant qu?acteur.
Une simple soirée, un simple week-end, mais beaucoup de petites richesses pour moi que je saurais garder précieusement dans un coin d?une console IRC.
Juste quelques mots donc pour annoncer quelques photos, et une visite au ?festival? des blogs BD, qui hormis une belle dédicace de Boulet qui m?a value l?honneur d?inaugurer sa séance, m?a beaucoup déçue. De festival, d?échange et de discussions, il n?en a rien été, mais d?opération marketing certaine pour une librairie il a été beaucoup question. Dommage, en espérant que ce n?était qu?un coup d?essai pour jauger le potentiel d?un tel événement et lui accorder d?avantage d?organisation et de place la prochaine fois.
[Edit : Autres photos ici]
[Edit2 : Avec du recul, je suis tout de même ravi d'avoir vu tous ces visages. Laurel, ak, et les autres. J'en garde un très bon souvenir. J'ai écrit ce post sous le coup de la déception car je m'attendais à d'avantage d'échange plutôt qu'une 'simple' séance dédicace. Mais sans doute est-ce cette vitrine intime qu'est le blog qui m'a sans doute éloigné de la réalité : Les fans sont nombreux, et il n'est pas possible de boire une bière en plaisantant à la même table de Boulet, de Mélaka et de Laurel. Dommage. Ceci dit, peut-être qu'un jour au hasard des relations bloguesques, le destin fera bien les choses. ;)]